Ikevorkian

Chapitre 23. Un Turc à ma place

Chapitre23.UnTurcAMaPlace

Pourquoi avoir voulu me mettre à la porte dans le but de mettre un Turc à ma place, sans me payer six mois d’appointements ? À ma demande d’explications, vous soutîntes que la colonie arménienne à Paris pouvait bien me payer ces six mois restants. J’ai trouvé singulier d’être traité ainsi, plus singulière encore l’idée qu’ayant une créance sur le gouvernement français, j’allasse la demander à la colonie arménienne. Mais vous vous emportâtes et menaçâtes de me faire expulser de la France par l’intermédiaire du ministère des Affaires étrangères : « Je vais vous faire mettre à la frontière ! ».

Chapitre 22. Indemnités

Chapitre22.Indemnités

Par la suite, j’ai appris que non seulement je n’avais pas touché mes appointements pour l’année scolaire 1921-1922, mais vous ne m’avez jamais parlé des sommes complémentaires auxquelles j’aurais pu prétendre : supplément temporaire de traitement : 1165 frs ; indemnité de résidence : 1200 frs ; indemnité de vie : 454,92 frs.

Chapitre 21. Accord Franklin-Bouillon

Chapitre21.AccordFranklinBouillon

Je puis dire aujourd’hui que mon emploi a été la cause de mon aliénation, et en quelque sorte la cause de mon maintien dans l’asile. En 1922, l’accord Franklin-Bouillon scellait un nouveau départ pour l’amitié franco-turque et j’en payais le prix.

Chapitre 20. 1922. Aram Andonian. La censure

Chapitre20.1922.AramAndonian.LaCensure

En 1922, vous qui étiez l’administrateur de l’école et mon professeur de russe, vous avez formé le projet de me renvoyer à la fin d’avril et vous avez agi d’une façon bizarre. (…)
J’appris un jour qu’Aram Andonian avait été recruté par les services de la censure pour effectuer la même tâche que moi, ce qui lui avait permis d’être au cœur de l’Histoire comme je le fus, et d’en référer au patriarche des Arméniens de Constantinople.

Chapitre 19. Mouvement arménophile

Chapitre 19 : Mouvement Arménophile

Le mouvement arménophile s’installait.

M. Archag Tchobanian, secrétaire du Comité arménien à Paris, fut l’artisan de ce mouvement et œuvra sans relâche pour la cause des Arméniens. En 1896, il avait publié : « Les Massacres d’Arménie, témoignages des victimes », préfacé par Georges Clémenceau, au sujet duquel M. Pierre Quillard écrivît que cet ouvrage « contribua singulièrement à secouer la torpeur française. »

Chapitre 18. Comité France Arménie

Chapitre 18 - Comité France - Arménie

Le 9 juillet 1916, Frédéric Macler, mandaté par S.E. Boghos Nubar Pacha, diplomate et philanthrope arménien, vous convainquait d’accorder votre adhésion au comité France-Arménie dont il avait été décidé de sa création, au sein des Amitiés franco-étrangères. France-Arménie s’additionnait aux autres sections : France-Grande-Bretagne, France-Russie, France-États-Unis, France-Pays-Bas, France-Amérique-Latine. Le 24 août 1917, l’association France-Arménie avait préparé cette note, destinée aux instituteurs, chargés de cours et répétiteurs

Chapitre 17. Chiffon de papier

Chapitre 17 : Chiffon de papier

Ces documents apocryphes en revanche, dont j’avais eu connaissance incidemment au ministère de la Guerre, n’étaient pas que chiffon de papier :

« Les soldats arméniens de l’armée ottomane accomplissent consciencieusement leur devoir sur le théâtre de la guerre, ce dont je puis témoigner pour l’avoir vu moi-même. Je vous prie de présenter à la nation arménienne, dont le complet dévouement à l’égard du gouvernement impérial est connu, l’expression de ma satisfaction et de ma reconnaissance. » : Enver pacha, ministre de la Guerre, à l’évêque arménien de Konia le 26 janvier 1915.

Chapitre 16. Ministre de la Guerre

Chapitre 16. Ministre de la Guerre

En 1915 et en 1916, par votre intermédiaire, Monsieur Boyer, j’examinais, analysais et traduisais gratuitement des documents confidentiels en langue arménienne et en langue turque pour M. le Ministre de la Guerre, ou pour d’autres ministères. Je possède à ce sujet des certificats signés de votre main. Je rendais aussi quelques services au gouvernement militaire en examinant des candidats à l’emploi d’interprète.

Chapitre 15. Libération de l’asile

Libération de l'asile

Mes biens ainsi vendus, à ma libération de l’asile, j’avais demandé à M. Léon Beaulieux, le secrétaire de l’école, de m’autoriser, sur votre ordre, Monsieur Boyer, d’emprunter de temps en temps des livres à la bibliothèque de l’école, comme en ont le droit les anciens élèves et membres enseignants. Je sais que l’École des Langues était très pauvre en matière de livres orientaux, mais tout de même on pouvait en tirer profit à un certain point.