Chapitre 26. « Chez les fous »

L’étau s’était resserré à partir de 1925. Comme un signe, cette année-là le journaliste Albert Londres publiait « Chez les fous », dans lequel il accusait : « La loi de 38 n’a pas pour base l’idée de soigner et de guérir des hommes atteints d’une maladie mentale, mais la crainte que ces hommes inspirent à la société. C’est une loi de débarras. La loi de 1838, en déclarant le psychiatre infaillible et tout-puissant, permet les internements arbitraires et en facilite les tentatives ; On enferme ceux qui gênent leur entourage ; Comment savoir qu’un fou n’est plus fou puisqu’on ne le soigne pas ; Sur quatre-vingt-mille internés, cinquante-mille pourraient être libres sans danger pour eux ni pour la société. On les a mis là parce qu’il n’y avait pas d’autre endroit et que c’était l’habitude. On n’a pas cherché à les guérir, mais à les boucler. »