Ikevorkian

Chapitre 16. Ministre de la Guerre

Chapitre 16. Ministre de la Guerre

En 1915 et en 1916, par votre intermédiaire, Monsieur Boyer, j’examinais, analysais et traduisais gratuitement des documents confidentiels en langue arménienne et en langue turque pour M. le Ministre de la Guerre, ou pour d’autres ministères. Je possède à ce sujet des certificats signés de votre main. Je rendais aussi quelques services au gouvernement militaire en examinant des candidats à l’emploi d’interprète.

Chapitre 15. Libération de l’asile

Libération de l'asile

Mes biens ainsi vendus, à ma libération de l’asile, j’avais demandé à M. Léon Beaulieux, le secrétaire de l’école, de m’autoriser, sur votre ordre, Monsieur Boyer, d’emprunter de temps en temps des livres à la bibliothèque de l’école, comme en ont le droit les anciens élèves et membres enseignants. Je sais que l’École des Langues était très pauvre en matière de livres orientaux, mais tout de même on pouvait en tirer profit à un certain point.

Chapitre 14. Si vis pacem, para bellum

Si vis pacem, para bellum

Comme les dirigeants du monde, eux-mêmes s’effrayant devant cette situation, ils font des efforts désespérés pour sauver la paix, mais faute d’un principe moral qui s’imposerait à tous, ils s’accrochent à la vieille idée : Si vis pacem, para bellum, idée qui n’est plus qu’un faible expédient en présence des grands peuples et des grandes techniques modernes.

Chapitre 13. « Nous avons trahi la cause de l’Arménie »

Nous avons trahi la cause de l'Arménie

Le regretté Victor Bérard ne cessait de répéter : « Nous avons trahi la cause de l’Arménie » et M. Henry Lémery, dans un article adressé au peuple turc lui-même, allait encore plus loin : « C’est nous, disait-il, qui avons assuré à la Turquie toutes ces terres qui s’étendent du golfe d’Alexandrette jusqu’au lac de Van, et c’est nous encore qui sommes prêts à faire davantage pour les Turcs dans l’avenir ».

Chapitre 12. La France et ses hôtes

Chapitre12. La France Et Ses Hotes

Ce que je viens de dire en ce qui concerne les relations des Français et de leurs hôtes, je puis le dire d’une façon plus renforcée encore au sujet des relations de ce pays, ou de tout autre grand pays, avec les petits États, les peuples sans protection ou les pays se trouvant sous leur domination d’une façon ou d’une autre.

Chapitre 11. Travail et propagande

Chapitre 11. Travail Et Propagande

t puis, il y a la question du travail et de la propagande. Les pauvres, je veux dire les masses, ont aussi leurs soucis. La question du travail est une question très épineuse ; elle est aussi sans issue. Quand un être humain sans ressources vit dans un pays par le consentement même du Gouvernement, il faut qu’il puisse y travailler pour gagner sa vie, ou bien il faut qu’on l’envoie dans le pays d’où il est venu. Ne faisant ni l’un ni l’autre, on risque de déformer le caractère moral de ces immigrés, car la faim est mauvaise conseillère. En tout cas, ils deviennent, même sans le vouloir, d’habiles propagandistes contre la France.

Chapitre 10. Portes d’airain

Chapitre10.PortesDAirain

Ils ne pouvaient pas livrer à la justice une affaire qui vous pouvait froisser, vous, Monsieur Boyer, mais aussi les deux préfectures de Paris, ou les médecins psychiatres qui avaient organisé un véritable abattoir. On ne m’a pas laissé non plus aborder la presse ; le mensonge y entre avec le fracas de ses chars, mais quand c’est la pauvre vérité qui arrive, les portes d’airain se referment devant elle hermétiquement. 

Chapitre 9. Manie de persécution

Chapitre9.Maniedepersecution

« Ce qu’il y a de poignant, c’est le fou persécuté, écrit M. Albert Londres. Sa folie ne lui laisse pas de répit. Elle le tenaille, le poursuit, le torture. La nuit on le guette, on l’espionne, on l’insulte. « On » ou « ils » sont ses ennemis ! Ils sont dans le plafond, dans le mur, dans le plancher. » 

Il existe en effet une maladie qui s’appelle « manie de persécution ».

Chapitre 8. Silence et propagande

Chapitre8.SilenceEtPropagande

n tout cas, cette anecdote et bien d’autres encore, montrent clairement qu’un intellectuel étranger qui n’a que le mérite personnel, ne peut trouver tout au plus qu’un travail noir pour un morceau de pain. J’ai appris, des années plus tard, que M. Julien Cain avait été nommé directeur de la Bibliothèque nationale. (…)
Je sais que c’est choquant ce que je viens de raconter, mais toute mon histoire est choquante, d’un bout à l’autre tout n’est que silence et propagande. 

Chapitre 7. Répétiteur de turc

Chapitre7.Répétiteurdeturc

Le sort m’avait jeté à l’École des Langues orientales comme répétiteur de turc, et pendant les longues années que j’y ai passées, j’ai pu constater à quel point les circonstances du monde extérieur pouvaient avoir leur répercussion dans cette institution. Le professeur titulaire de turc, M. Jean Deny, était souvent absent. Pendant la guerre, il était mobilisé, et après quelques années de son retour, il était reparti en Égypte, en mission. J’avais pensé tout d’abord qu’on n’avait pas besoin de remplacer absolument M. Deny, étant donné que je faisais aussi le travail du professeur. Mais j’ai appris vite qu’on ne pouvait pas se passer de cette formalité.